23 déc. 2011

On crève

Parfois on regrette, on sent qu’il aurait suffi d’effacer un geste pour que tout aille mieux. Si la vie était emprisonnée dans un ordinateur, on aurait qu’à cliquer sur « précédente ». Simplement. Et tout serait réglé. Notre peine s’envolerait.
Notre stupide peine, totalement insipide, totalement inutile, dont personne ne se soucie. Ou plutôt que personne ne connaît, car bien entendu on ne dit rien. Personne n’est au courant de ce qui a causé cette peine, et de ce qui a causé le bonheur fragile qui l’a précédée. On aimerait qu’un sourire nous rassure, balaye tous nos doutes et ces remords pathétiques qui nous pourrissent la vie. Mais ce sourire n’est pas là, ne viendra pas. Ou s’il vient, il sera imaginaire. Une fabulation destinée à nous sauver la peau mais à nous faire vivre dans le mensonge. Des foutaises.
Impossible. C’est impossible.
On est désolé. On s’excuse. Tout ça dans notre tête, car on a trop honte pour le faire réellement. On n’obtient pas de pardon. Jamais. On noircit, on se racornit. On ne sait pas pourquoi, on n’a pas de vraie raison. Mais on regrette tout, on aime tout, on déteste tout. On prie pour qu’une personne nous entende, cette même personne invisible qui n’existe pas. Qui existe peut-être, lointainement, ou peut-être pas. On ne sait pas. On ne sait foutrement pas. 
Alors on se protège.
On crève. 
  

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les autres ne peuvent deviner si tu te tais! Alors ose ouvrir ta peine , ose accepter de ne plus être seule!
N'attends pas que quelqu'un le devine et surtout prend le risque de la déception pour un jour trouver celui ou celle qui saura sincérement te soulager de ce fardeau duquel tu pense ne pouvoir te défaire!
Et soit sincère surtout! N'utilise pas l'autre comme un moyen de... mais pour un partage, tu y arrivera j'en suis sûr, simplement ne t'isole pas dans cette certitude d'être différente, trop différente....courage Julie pas si folle qu'elle ne le croit...
Johan