31 août 2012

Ma fascination

Je fouille souvent dans mes anciens cahiers de notes, pour voir quels sujets m'intéressaient, quels lieux et quelles ambiances m'inspiraient... Et j'ai remarqué que rien, strictement rien n'a changé depuis les nombreuses années où j'ai commencé à écrire. Je pourrais résumer l'ensemble de mon parcours en un seul mot : "sombre".  
 
Ce que j'écris ou prévois écrire se déroule presque toujours en pleine campagne, ou dans les quartiers mystérieux des villes anciennes. Je suis fascinée depuis toute petite par les orphelinats, les phares, les églises, les trains et les asiles. Des lieux que je trouve pourtant maltraités dans un grand nombre de productions artistiques, qui à mon avis gaspillent le potentiel de ces endroits.
 
Mes personnages principaux sont le plus souvent des gens pauvres. Et tordus. Avec des bibittes en-dedans d'eux. De grosses bibittes, cachées ou pas.
Moins souvent riches, mais tout autant tordus.
J'ignore pourquoi, mais quand je crée un personnage vulnérable, ses cheveux sont blonds, presque blancs, et ses yeux sont bleus ou gris. Je n'y réfléchis pas, c'est automatique.
Ils sont aussi tous haineux envers quelqu'un, quelque chose, une situation, un événement passé... que sais-je. Haineux, parfois sans le réaliser.
 
Mes recherches documentaires se concentrent autour des maladies mentales, les troubles post-traumatiques, des malformations congénitales, des maladies rares, des prisons, des méthodes de torture, des sectes et des prisons.
 
Mes thèmes se répètent aussi, mais je m'efforce de les exploiter de façon différente.
Les secrets de famille. La folie. La vengeance. La monstruosité. La fuite. La peur. La solitude.
Que des thèmes sombres. Je n'écrirai jamais un roman dont l'objectif est de prouver que "l'amour est plus fort que tout", que "quand on veut, on peut", que "l'espoir et l'amitié guérissent la maladie". Non. Mon genre, c'est plutôt que dire que l'amour se termine par un meurtre ou une névrose quelconque, que la volonté est continuellement déçue et que l'amitié est un pansement inutile qu'il retarde l'heure du trépas. Voilà. Même quand j'avais dix ans et que j'écrivais des minuscules histoires dans un cahier tout aussi minuscule, je construisais des intrigues ou les gens se faisaient assassiner, dévorer et violer. Je préfère largement explorer les thèmes sombres aux thèmes plus gais. "Tout est mal qui finit mal". Voici ce qui dicte à peu près 90% de mes textes et de mes idées. Si ça me déprime ? Non, pas du tout. Ça me fascine. Les morales heureuses, les lumières subites, les espoirs qui revigorent et les amis qui aident à surmonter les épreuves... m'ennuient profondément.
 
Les scènes auxquelles je prends le plus de plaisir à écrire sont celles des descriptions de lieux lugubres, de fosse commune (au sens propre et figuré), de la folie qui s'exprime à l'état physique, et de la dérive des pensées et des agissements.
 
Un jour, j'ai essayé de m'auto-psychanalyser à travers mes idées, pour finalement en arriver à cette seule certitude : le côté sombre de la vie me captive parce que c'est de même, point.
Grosse analyse, je sais.

Sur ce, je réalise qu'il commence à se faire tard et que je devrais peut-être songer à me coucher. Sauf que je sens mon inspiration rudement élastique* ce soir. Dans ces cas-là, impossible de dormir. On verra ce qui adviendra de mon sommeil.

p.s : En lisant une incroyable aventure (évidemment) d'Arsène Lupin, je suis tombée sur cette expression qui m'est restée dans la tête. Vous pardonnerez ce léger plagiat de style.  

Bien à vous mes très chers (élan d'affection occasionnel)

17 août 2012

Société

Sans doute ont-ils perdu
leurs cinq sens
pour se vautrer ainsi dans la boue
parce que sinon
ils réaliseraient
qu'ils puent à s'en
arracher le nez

14 août 2012

Folies diverses du quotidien

Quand je me brosse les dents, il m'arrive parfois de recevoir du dentifrice sur le front. Je n'ai jamais compris comment.

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Je lutte à chaque matin pour ouvrir mon store récalcitrant. Et quand je dis lutter...

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J'ai récemment changé l'horloge de place. Maintenant, quand je passe à côté, elle tremble. P'tite peureuse. Hum...

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Je collectionne les cuillers pour bébé. C'est inutile, je sais, mais je trouve ça beau. Mais attention, pas n'importe quelles cuillers. Les vieilles cuillers, celles qu'on trouve dans un racoin secret au marché aux puces.

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Quand je parle, je mélange toujours les mots hermétique et ergonomique. "Ah tiens, cette chaise a l'air hermétique !" Vous voyez le problème ?

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Je m'obstine à tous les soirs pour que mon ventilateur soit parfaitement positionné. Si vous connaissez l'émission Monk, vous êtes en mesure de saisir la gravité de cette obsession.

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Je pense que j'en ai un peu trop dit.

9 août 2012

Mauvaises nouvelles

Coup de fil de mon père aujourd'hui pour m'annoncer que mon oncle Léon, atteint de la maladie du Parkinson depuis près de vingt ans, est mort aujourd'hui. La dernière fois que je l'ai vu, c'est il y a trois ans, dans le séminaire où il résidait. Un ancien prêtre complètement mordu de camping, qui adorait rire et partager ses bons vieux souvenirs, quand il pouvait encore parler. Je ne le voyais pas souvent, mais j'aimais écouter les paroles silencieuses de son regard. Tant de sagesse, de gentillesse, de compréhension. Et parfois un sourire discret, tremblant. Une main tendue pour nous dire au revoir. Un effort surhumain seulement pour nous serrer l'épaule.

Deuxième mauvaise nouvelle. Une amie de ma mère, qui était presque ma propre amie aussi, s'installe dans une résidence de soins palliatifs demain. Cancer des ovaires qui se transmet aux os et aux reins en même temps. Quatre ans de chimio sans aucun résultats. Soints palliatifs. 48 ans. Pleine de joie de vivre, d'étincelles dans les yeux, de piment dans chaque instant. Je déteste savoir un proche condamné. Aucune chance. Aucune. C'est terrible. Surtout après tant de lutte et tant d'espoir.

Je déteste aussi savoir que je n'avais pas vu mon oncle depuis longtemps et que je ne savais pas s'il était heureux, serein. Je ne le sais pas. Et Lorena, dans la vie de ma famille depuis au moins quinze ans ? Et ses deux filles, et sa famille toujours au Mexique, dans son pays natal ?

Je suis bouleversée. Deux mauvaises nouvelles en une journée, c'est beaucoup trop. Surtout quand il s'agit de mort.  

2 août 2012

Je plains tous les fromages fondus du monde

Dit à ma soeur au téléphone par un jeudi soir alors que j'encaisse deux semaines de canicule et que mes substances crâniennes fondent de plus en plus :
"Je sais pas si c'est une bonne idée pour ma santé mentale d'utiliser mon cerveau."
Wow. C'est moi où il y a quelque chose qui cloche ?
Et dire que, selon la météo (à moitié fiable), il me reste encore presque une semaine de chaleur !

p.s : Au départ, plutôt que d'écrire "météo", j'ai écrit "motoé". Pas de ma faute.  
p.s 2 : Pardonnez le titre un peu étrange de ce billet. Vous ne le savez peut-être pas, mais il commence à se faire tard, et j'ai CHAUD ! Et mon intelligence aussi...