Sur son lit reposait une longue robe pâle. Elle pénétra davantage dans la pièce, s’avança près du lit, et posa craintivement le bout de ses doigts sur le tissu. Il était tiède et lisse, d’une douceur presque céleste. Jamais elle n’avait touché un tissu comme celui-là, unique et parfait. Il lui sembla, en contemplant les broderies qui ornaient la robe au niveau de la poitrine, voir un léger mouvement, une tranquille palpitation. Elle secoua la tête, se dévêtit et enfila aussitôt l’habit. Elle fit un pas et se lorgna dans le miroir, cherchant dans son reflet quelque trace de son véritable visage. Or elle n’en distingua aucune. C’était un tout autre regard, froid et malsain. Un regard qui, définitivement, ne lui appartenait pas. Affolée, elle tenta de retirer sa robe. Elle eut beau se débattre, essayer de déchirer le tissu en y plantant ses ongles pointus, rien n’y fit. Prenant un répit, elle observa le tissu en quête d’une couture endommagée, priant pour que ses efforts eussent porté fruit. Hélas, non. Elle fouilla dans la maison jusqu’à trouver une paire de ciseaux. Le tissu était résistant, il refusait à céder. Et il se resserrait, de plus en plus.
C’était une peau.
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