24 déc. 2012

Joyeux Noël

Je me joins à tous les autres pour vous souhaiter un joyeux, un merveilleux Noël, en compagnie des gens que vous aimez et, bien sûr, de quelques amuse-gueules !
Que dire de plus ?
Allez, encore une fois.
Joyeux Noël :)

12 déc. 2012

Tangible

Je n'ai jamais pensé une seule seconde à me lancer dans les arts visuels. Jamais, sauf dans ma crise existentielle adolescente, qui est passée depuis belle lurette. Je n'ai jamais pensé m'éloigner de mon confortable art des mots qui, de toute façon, m'a presque toujours (oui, presque) amplement satisfaite.
Mais.
Mais voilà que, depuis quelques semaines, j'ai des idées. De sculpture. Des idées très précises, imprimées dans les moindres détails dans ma mémoire. Elles se multiplient de jour en jour et, paf, soudain, le matériau me saute aux yeux. De l'argile. Voilà. Des sculptures en argile, avec des détails en fil de fer.
Sauf que.
Est-ce que je range de l'argile dans mon placard ? Non. Est-ce que l'espace pour m'atteler à cette occupation ? Non. Est-ce que j'ai le courage d'essayer ? Excellente question.
Je me pose d'ailleurs une question excessivement embêtante. Peut-on être assailli à chaque jour d'idées de sculpture mais ne pas avoir la capacité de les réaliser ?
J'imagine que oui, si on n'essaie jamais. Je me demande aussi s'il est possible d'avoir des idées pour quelque chose pour ne pas ressentir d'intérêt pour cette chose.
Mais, sérieusement, ces temps-ci, le désir d'expérimenter cette nouvelle forme d'art me harcèle de plus en plus. Parfois, je regarde mon écran rempli de mots et je me dis que j'aimerais bien, pour une fois, tenir dans mes mains une de mes réalisations, la modeler, la voir concrètement progresser. Et ensuite la regarder. La voir dans son intégralité, sans avoir à lire un à un les mots qui, de toute façon, ne la constituent pas. Le tangible.
J'en ai vraiment envie. Intensément.
Un jour, il faudra que je me lance dans cette aventure inconnue. Que j'essaie, juste pour voir.

6 déc. 2012

Les Mal-Doués

Les Mal-Doués : titre de mon nouveau projet, pas si nouveau que ça.
C'est une histoire qui me trotte dans la tête depuis des années, cinq ans exactement. J'en ai écris cinq versions et j'en suis présentement à la sixième. Bon sang. Je ne m'en lasse pas. De toute ma vie, c'est la seule histoire qui ne m'a jamais abandonnée, qui a continué de grandir et de progresser, d'évoluer, de faire peau neuve. La seule qui me donne le courage de continuer.
Je persévère. Je sens que cette fois-ci, c'est la bonne. C'est une impression difficile à décrire, mais qui se ressens profondément, en plein dans mes tripes. Une sensation puissante qui me dit que je suis capable, que je vais réussir. Pour une fois, j'y crois vraiment. Habituellement, dès que je commence un nouveau projet, ma première pensée est : "Bon, combien de mots encore avant que je l'abandonne ?".
Pensée très pessimiste, j'en conviens. Mes projets qui sont destinés à être terminés sont très rares. Il s'agit en quelque sorte d'une loterie d'écriture, bien que ce ne soit certainement pas une question de hasard.
Je me sens immensément bien depuis que j'ai acquis la certitude de finaliser quelque chose. J'en suis à 9000 mots, et ça avance rapidement, de jour en jour. À ce rythme-là, ça ne tardera pas. C'est fou comme la simple idée de savoir qu'on est capable et de voir ses personnages évoluer en même temps que nous rend heureux.
Je réalise que je suis très contente d'avoir une passion.
Et que cette passion soit l'écriture.

1 déc. 2012

Crépuscule

Un ressac d’ombres
Qui va et qui vient
Le long du ciel
Des rides d’obscurité
Qui plissent l’horizon
Un essaim de noirceur
Qui rampe dans la brise
Un iris d’encre
Sur lequel une paupière s’abaisse
Un déversement de nuit
Sur ce qui reste
De monde.

22 nov. 2012

Dans la peau

Une croûte de morsure
Dans la peau
Qui démange et se ride

Il n’a pas fait exprès
De te mordre
Il voulait seulement
T’aimer.

1 nov. 2012

Coupez en deux l'enfant qui vit

Qu'est-ce qui m'inspire ?
Le roman que j'écris présentement est le résultat de rêves, portraits, illustrations, sculptures, musiques, citations, romans... vus, lus et écoutés ces derniers mois.
Je me suis dit que ce serait une bonne idée de vous montrer certaines sources d'inspirations, celles qui ont le plus influencer le déroulement de mon roman.
Commencons par le début : le titre.
J'ai changé de titre plusieurs fois. D'abord Le Vitrail, ensuite Coule le sang sur un vitrail, puis L'Enfant du monstre, jusqu'à découvrir, comme par magie, LE titre.
Coupez en deux l'enfant qui vit.
D'où ça sort ?
De la Bible.
Je vous offre un extrait, trouvé sur Wikipédia, qui explique la nature de cette phrase macabre.

"La grande scène située en-dessous a pour thème le jugement de Salomon (1er Livre des Rois, 3, 16-28) : Alors deux femmes prostituées vinrent chez le roi, et se présentèrent devant lui. Les deux femmes ayant accouché à quelques jours de différence, un des enfants vint à mourir. Chacune des femmes déclare que l'enfant survivant est le sien. Le roi dit alors Apportez-moi une épée ... Coupez en deux l'enfant qui vit, et donnez-en la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Un soldat prend l'enfant et tire son épée pour partager l'enfant. La vraie mère se prosterne alors devant le roi et lui dit Ah ! mon seigneur, donnez-lui l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. Mais l'autre dit : Il ne sera ni à moi ni à toi : coupez-le !. Le roi prit alors la parole : Donnez à la première l'enfant qui vit, et ne le faites point mourir. C'est elle qui est sa mère."

Le contexte n'a rien à voir avec ce que j'écris. Mais la fameuse phrase, prise individuellement, englobe une grande partie de l'intrigue.
Comment suis-je tombée là-dessus ?
Je n'en ai aucune espèce d'idée.
Mais je suis fichtrement contente. J'ai mon titre !

11 oct. 2012

Le Monstre et l'Enfant

La lune n’est qu’un enfant recroquevillé
Qui pleure la nuit dans un placard obscur.
Et quand le monstre dont il se cache
Ouvre lentement la porte
L’aube tombe sur son château secret
Ainsi que sur son petit corps tout blanc.
La bête l’étouffe dans sa cape
Et y dépose une allumette enflammée
Pour en faire le soleil d’aujourd’hui
Dont les cendres en fin de journée
Ne seront qu’un crépuscule de plus.

19 sept. 2012

Gargantuesque

Je suis incapable de prononcer le mot gargantuesque tout en ayant l'air sérieuse et crédible.
Essayez, vous allez comprendre.

7 sept. 2012

Théorie

Luc Langevin informait ses chers téléspectateurs, l'autre jour, qu'une théorie scientifique veut que le futur influence le présent et le passé. 
Je réalise aujourd'hui que cette théorie ne me quitte pas l'esprit. 
Et que ça ne prend pas plus que ça pour enflammer mon imagination d'écrivaine. 

31 août 2012

Ma fascination

Je fouille souvent dans mes anciens cahiers de notes, pour voir quels sujets m'intéressaient, quels lieux et quelles ambiances m'inspiraient... Et j'ai remarqué que rien, strictement rien n'a changé depuis les nombreuses années où j'ai commencé à écrire. Je pourrais résumer l'ensemble de mon parcours en un seul mot : "sombre".  
 
Ce que j'écris ou prévois écrire se déroule presque toujours en pleine campagne, ou dans les quartiers mystérieux des villes anciennes. Je suis fascinée depuis toute petite par les orphelinats, les phares, les églises, les trains et les asiles. Des lieux que je trouve pourtant maltraités dans un grand nombre de productions artistiques, qui à mon avis gaspillent le potentiel de ces endroits.
 
Mes personnages principaux sont le plus souvent des gens pauvres. Et tordus. Avec des bibittes en-dedans d'eux. De grosses bibittes, cachées ou pas.
Moins souvent riches, mais tout autant tordus.
J'ignore pourquoi, mais quand je crée un personnage vulnérable, ses cheveux sont blonds, presque blancs, et ses yeux sont bleus ou gris. Je n'y réfléchis pas, c'est automatique.
Ils sont aussi tous haineux envers quelqu'un, quelque chose, une situation, un événement passé... que sais-je. Haineux, parfois sans le réaliser.
 
Mes recherches documentaires se concentrent autour des maladies mentales, les troubles post-traumatiques, des malformations congénitales, des maladies rares, des prisons, des méthodes de torture, des sectes et des prisons.
 
Mes thèmes se répètent aussi, mais je m'efforce de les exploiter de façon différente.
Les secrets de famille. La folie. La vengeance. La monstruosité. La fuite. La peur. La solitude.
Que des thèmes sombres. Je n'écrirai jamais un roman dont l'objectif est de prouver que "l'amour est plus fort que tout", que "quand on veut, on peut", que "l'espoir et l'amitié guérissent la maladie". Non. Mon genre, c'est plutôt que dire que l'amour se termine par un meurtre ou une névrose quelconque, que la volonté est continuellement déçue et que l'amitié est un pansement inutile qu'il retarde l'heure du trépas. Voilà. Même quand j'avais dix ans et que j'écrivais des minuscules histoires dans un cahier tout aussi minuscule, je construisais des intrigues ou les gens se faisaient assassiner, dévorer et violer. Je préfère largement explorer les thèmes sombres aux thèmes plus gais. "Tout est mal qui finit mal". Voici ce qui dicte à peu près 90% de mes textes et de mes idées. Si ça me déprime ? Non, pas du tout. Ça me fascine. Les morales heureuses, les lumières subites, les espoirs qui revigorent et les amis qui aident à surmonter les épreuves... m'ennuient profondément.
 
Les scènes auxquelles je prends le plus de plaisir à écrire sont celles des descriptions de lieux lugubres, de fosse commune (au sens propre et figuré), de la folie qui s'exprime à l'état physique, et de la dérive des pensées et des agissements.
 
Un jour, j'ai essayé de m'auto-psychanalyser à travers mes idées, pour finalement en arriver à cette seule certitude : le côté sombre de la vie me captive parce que c'est de même, point.
Grosse analyse, je sais.

Sur ce, je réalise qu'il commence à se faire tard et que je devrais peut-être songer à me coucher. Sauf que je sens mon inspiration rudement élastique* ce soir. Dans ces cas-là, impossible de dormir. On verra ce qui adviendra de mon sommeil.

p.s : En lisant une incroyable aventure (évidemment) d'Arsène Lupin, je suis tombée sur cette expression qui m'est restée dans la tête. Vous pardonnerez ce léger plagiat de style.  

Bien à vous mes très chers (élan d'affection occasionnel)

17 août 2012

Société

Sans doute ont-ils perdu
leurs cinq sens
pour se vautrer ainsi dans la boue
parce que sinon
ils réaliseraient
qu'ils puent à s'en
arracher le nez

14 août 2012

Folies diverses du quotidien

Quand je me brosse les dents, il m'arrive parfois de recevoir du dentifrice sur le front. Je n'ai jamais compris comment.

***

Je lutte à chaque matin pour ouvrir mon store récalcitrant. Et quand je dis lutter...

***

J'ai récemment changé l'horloge de place. Maintenant, quand je passe à côté, elle tremble. P'tite peureuse. Hum...

***

Je collectionne les cuillers pour bébé. C'est inutile, je sais, mais je trouve ça beau. Mais attention, pas n'importe quelles cuillers. Les vieilles cuillers, celles qu'on trouve dans un racoin secret au marché aux puces.

***

Quand je parle, je mélange toujours les mots hermétique et ergonomique. "Ah tiens, cette chaise a l'air hermétique !" Vous voyez le problème ?

***

Je m'obstine à tous les soirs pour que mon ventilateur soit parfaitement positionné. Si vous connaissez l'émission Monk, vous êtes en mesure de saisir la gravité de cette obsession.

***

Je pense que j'en ai un peu trop dit.

9 août 2012

Mauvaises nouvelles

Coup de fil de mon père aujourd'hui pour m'annoncer que mon oncle Léon, atteint de la maladie du Parkinson depuis près de vingt ans, est mort aujourd'hui. La dernière fois que je l'ai vu, c'est il y a trois ans, dans le séminaire où il résidait. Un ancien prêtre complètement mordu de camping, qui adorait rire et partager ses bons vieux souvenirs, quand il pouvait encore parler. Je ne le voyais pas souvent, mais j'aimais écouter les paroles silencieuses de son regard. Tant de sagesse, de gentillesse, de compréhension. Et parfois un sourire discret, tremblant. Une main tendue pour nous dire au revoir. Un effort surhumain seulement pour nous serrer l'épaule.

Deuxième mauvaise nouvelle. Une amie de ma mère, qui était presque ma propre amie aussi, s'installe dans une résidence de soins palliatifs demain. Cancer des ovaires qui se transmet aux os et aux reins en même temps. Quatre ans de chimio sans aucun résultats. Soints palliatifs. 48 ans. Pleine de joie de vivre, d'étincelles dans les yeux, de piment dans chaque instant. Je déteste savoir un proche condamné. Aucune chance. Aucune. C'est terrible. Surtout après tant de lutte et tant d'espoir.

Je déteste aussi savoir que je n'avais pas vu mon oncle depuis longtemps et que je ne savais pas s'il était heureux, serein. Je ne le sais pas. Et Lorena, dans la vie de ma famille depuis au moins quinze ans ? Et ses deux filles, et sa famille toujours au Mexique, dans son pays natal ?

Je suis bouleversée. Deux mauvaises nouvelles en une journée, c'est beaucoup trop. Surtout quand il s'agit de mort.  

2 août 2012

Je plains tous les fromages fondus du monde

Dit à ma soeur au téléphone par un jeudi soir alors que j'encaisse deux semaines de canicule et que mes substances crâniennes fondent de plus en plus :
"Je sais pas si c'est une bonne idée pour ma santé mentale d'utiliser mon cerveau."
Wow. C'est moi où il y a quelque chose qui cloche ?
Et dire que, selon la météo (à moitié fiable), il me reste encore presque une semaine de chaleur !

p.s : Au départ, plutôt que d'écrire "météo", j'ai écrit "motoé". Pas de ma faute.  
p.s 2 : Pardonnez le titre un peu étrange de ce billet. Vous ne le savez peut-être pas, mais il commence à se faire tard, et j'ai CHAUD ! Et mon intelligence aussi...

28 juil. 2012

Ce genre de chose que l'on dessine à minuit et quelques

Il il y a une dizaine de minutes, minuit commençait, et plutôt qu'écrire, j'ai dessiné. Ce que je ne fais pratiquement jamais. Sauf cette nuit. Je ne sais pas pourquoi. Dessins sans titre, tracés au pousse-mine 0.5 parce que c'est tout ce que j'avais sous la main.
Enfuis de mon être sans préméditation.
Voilà.
Maintenant, je vais me coucher.
Bonne nuit.




26 juil. 2012

Découverte macabre

Je dois d'abord vous informer que je suis une personne qui, d'un point de vue littéraire, est fascinée par le macabre, le sanglant et le morbide. Jusqu'à hier, je me trouvais dans un trou noir absolu côté inspiration. Et puis je suis tombée sur une série  d'oeuvres troublantes. Très troublantes. Le fruit d'un peintre, dessinateur et sculpteur polonais nommé Beksinski aux idées encore plus tordues que les miennes. Je ne sais pas pour vous, mais maintenant, je suis fichtrement inspirée. Ce qui est fascinant avec ces toiles, c'est qu'elles contiennent une quantité incroyable de détails, que l'on ne remarque pas à moi d'observer petit coin.
Voici donc quelques uns des mes oeuvres préférées. Je me suis battue contre moi-même pour ne pas toutes les mettre, parce que sinon... elles seraient toutes là !  








14 juil. 2012

Sainte-Rose-du-Nord

Quelques photos glanées aujourd'hui-même à Sainte-Rose-du-Nord, charmant village du Saguenay niché entre quelques montagnes et situé à la naissance du fjord. Un endroit magnifique.






13 juil. 2012

Cirque


Vous êtes tous des pieuvres avides
Aux regards tentaculaires
Sinuant dans mes rides et mes excentricités
À la recherche sans doute d’une
Toile vierge
Où cacher votre encore malsaine

Vos longs doigts inquisiteurs
Fascinés par le contact de ma peau
Si vallonnée de vieillesse et de bubons
Effleurent avec une certaine
Déception
Le grotesque de mes traits de bête

Pourtant, vous et votre indiscrétion
Animées par l’utopie, continuez de creuser,
À grosses pelletées, au plus profond
De la terre fertile d’une étrange folie

Vos ongles grattent, d’abord doucement
La couche de poussière et de toile d’araignée
Dentelle macabre sur mon cœur
Puis, de plus en plus férocement
À mesure que votre frustration de parasites
S’accentue, comme attisée par une odeur inatteignable
De charogne, vous lacérez, lacérez encore

Je vous offre cette carcasse toujours palpitante
Qu’est mon corps, qu’est mon âme…
La voulez-vous ?
Non, car maintenant que je vous brandis ce moi cadavre
Docilement allongé dans mes propres paumes
Vous reculez, verdissant de dégoût

Cela ne m’importe guère, mesdames, messieurs ;
L’animal encagé dans un cirque
Ne se préoccupe jamais des acclamations
Ou des huées
De la foule encore plus bestiale que lui !

12 juil. 2012

Le retour

Me revoilà ! Je suis de retour après une longue convalescence informatique... Ceci est donc, comment dire, ma résurrection définitive (?). Je vous écrirai plus longuement demain, car, comme je viens tout juste d'emménager à Chicoutimi, j'ai pas mal de boîtes à défaire, même après deux semaines ! Au fait, j'ai réussi, au terme de trois heures d'incompréhension et d'insultes mentales et verbales envers manchon de caoutchou, goupilles en métal, équerre de fixation et fixation verrouillable, à construire une foutue bibliothèque... qui, maintenant chargée de livres, me semble bien précaire... Ben voyons ! Rassurez-moi, elle ne s'écroulera pas pendant mon sommeil, non ? Humm...
Pour me faire pardonner, je vous offre un petit quelque chose qui s'appelle un poème.

* Vous remarquerez que je m'adonne désormais aux vers libres... Je préfère nettement cette poésie plus spontané, plus... libre, justement. Aucune contraintes. Tant mieux ou tant pis, selon les goûts. Vous remarquerez aussi que ce n'est pas très gai. Je n'ai aucune excuse. Les thèmes sombres m'ont toujours attirée plus que les autres.

Drap sale

Comme un drap sale
Piétiné
Je tombe, tombe
Dans la fosse

 Mon corps tout blanc
Saigne tout noir
Mes yeux rouillés, pourris
Pleurent des cadavres

Je tombe, tombe
Au creux de la folie
Hurlante, garnie
De longs doigts morts

Le vent approche sinuant
Agressif, méchant
Crispé il m’agrippe
Moi, mon cou

Je tombe, tombe
La tête de chiffon
Se balançant, vide
Sur mon épaule de squelette

Je m’écrase, m’écrase
Artistiquement disloquée
L’œuvre oubliée
De la douleur toujours
Vous dit au revoir

28 mars 2012

Résurrection temporaire

Eh non !
Je ne suis pas morte !
(quoique...)
J'aimerais seulement vous avisez que, pour des raisons personnelles, je ne peux continuer ce blog présentement mais que je le reprendrai quand ma vie me le permettra, c'es-à-dire dans un nombre de semaines ou de mois qui me sont inconnus. Je m'excuse de la longue absence qui a précédé ce billet. Que voulez-vous, quand on est mort, on est mort. Bref.
En attendant, je vous souhaite tout de même un beau printemps :)



26 janv. 2012

Panne de vie

Mardi dernier
= panne d'électricité catastrophique.
= prétexte pour jouer aux cartes toute seule
= prétexte pour souper romantiquement à la chandelle avec moi-même
= problèmes informatiques apocalyptiques
= veuillez me comprendre si ces prochains jours je suis absente de l'univers virtuel

19 janv. 2012

Baiser de lèpre

L’enfant avait 5 ans lorsqu’il cessa de vieillir.
Il était d’une pâleur translucide. Ses veines bleues pulsaient, son petit cœur battait sereinement dans sa poitrine diaphane. Ni son corps ni son souffle ne dégageait la moindre odeur. En revanche, son regard aux prunelles océaniques, lorsqu’il se posait sur les objets de son affection, se mettaient à exsuder les fleurs nouvellement épanouies, et quand il observait un être ou une situation qui était contre sa nature, un vent de soufre tournoyait, brûlant et nocif. L’enfant ne méprisait rien ni personne, ou du moins n’en avait pas conscience. Il désapprouvait grand nombre de conduites et de paroles sans véritablement en exécrer aucune. Son cœur et son âme ne ressentaient rien de tel non plus. Mais ils savaient, en humant les effluves âcres et vomitifs des haleines du Mal, qu’ils étaient confrontés à des horreurs, et qu’il fallait s’en méfier ; mieux, s’en prémunir. Ils nourrissaient le désir purificateur de rompre les cous malveillants sans pourtant les tuer. Tout cela, néanmoins, était abstrait. L’enfant dormait dans un sommeil chaste et rêveur, dans lequel des mers affolées, des brasiers frénétiques, de doux nuages et de ciels enveloppants, se superposaient et se combattaient jalousement, chacun luttant pour établir son empire. Cette procession de soldats n’avait aucun sens pour l’endormi ; il les voyait sans les cerner, sans en saisir les fondements. Sous ses paupières frétillantes, les épées enlacées claironnaient, célestes, et crachaient sur leurs ennemis sangs et venins. De petits diablotins aux visages enchanteurs se prélassaient sur la lune et tiraient vers eux les éclats tempétueux du soleil. Ils mangeaient ses rayons, les digéraient, et les expulsaient en immondices pestilentiels sur les couronnes dorées des chérubins aux faux rouillées. Ici, les anges et les démons se confondaient. Les démons arrachaient aux anges leurs robes blanches et leurs peaux laiteuses, les anges déshabillaient les démons de leurs torses couverts de lèpre et de leurs sourires ignares. Tous se volaient et se paraient de leurs larcins, déguisant leurs péchés autant que leurs miracles, costumant de loques décrépites ou de somptueux habits leur véritable nature. Qui était qui ? Quelles forces s’entretuaient, dans ces contrées sanglantes et confuses ? Quels monstres et quels séraphins se disputaient la faux et la lyre ? Pauvre enfant ! il aurait suffi de quelques années de plus pour tout comprendre.

Ne comprenant pas moi-même, je ne peux vous éclaircir sur ce point !

15 janv. 2012

La Grande séduction

Hommage à La Grande séduction (la meilleure comédie québécoise jusqu'à ma mort !).
Ben, c'est ça.


8 janv. 2012

Mauvaise peau

Sur son lit reposait une longue robe pâle. Elle pénétra davantage dans la pièce, s’avança près du lit, et posa craintivement le bout de ses doigts sur le tissu. Il était tiède et lisse, d’une douceur presque céleste. Jamais elle n’avait touché un tissu comme celui-là, unique et parfait. Il lui sembla, en contemplant les broderies qui ornaient la robe au niveau de la poitrine, voir un léger mouvement, une tranquille palpitation. Elle secoua la tête, se dévêtit et enfila aussitôt l’habit. Elle fit un pas et se lorgna dans le miroir, cherchant dans son reflet quelque trace de son véritable visage. Or elle n’en distingua aucune. C’était un tout autre regard, froid et malsain. Un regard qui, définitivement, ne lui appartenait pas. Affolée, elle tenta de retirer sa robe. Elle eut beau se débattre, essayer de déchirer le tissu en y plantant ses ongles pointus, rien n’y fit. Prenant un répit, elle observa le tissu en quête d’une couture endommagée, priant pour que ses efforts eussent porté fruit. Hélas, non. Elle fouilla dans la maison jusqu’à trouver une paire de ciseaux. Le tissu était résistant, il refusait à céder. Et il se resserrait, de plus en plus.
C’était une peau.